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Interview : Mickaël Bonnami

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Formateur professionnel, photographe et organisateur du fameux concours  « Les Playoffs de la Photo », nous accueillons Mickaël Bonnami. Derrière toutes ces casquettes se cache avant tout un passionné pour qui le partage prime avant le résultat.

Présentation

Je m’appelle Mickaël Bonnami, je suis originaire de la Dordogne et je vis en Gironde depuis l’âge de 4 ans, ce qui fait que je suis particulièrement attaché au Sud-Ouest et je m’exporte assez peu, sauf pour aller dans les pays nordiques que j’apprécie particulièrement.

Je suis photographe professionnel depuis 2008 et passionné par ce domaine depuis 2005. Depuis mes débuts en tant qu’amateur lambda, les choses se sont faites petit à petit. J’ai pris, tranquillement mais sûrement, de l’ampleur en tant que photographe et gagné en expérience.

Aujourd’hui encore, j’essaye de progresser à mon rythme pour tenter de devenir un meilleur photographe. Désormais, je suis aussi formateur photo avec VP23, une entreprise créée en 2018. J’ai toujours aimé transmettre mes connaissances et mon expérience et je n’ai rien trouvé de mieux que de le faire dans le cadre de mes formations photo.

Mon leitmotiv en photo, c’est de prendre du plaisir à faire les choses comme je le souhaite. C’est tout ce que j’essaye de transmettre autour de ma pratique, de mes photos et de mes formations.

Domaine, sujet de prédilection

Depuis mes débuts, je me suis spécialisé en photo de sport. La plupart des disciplines sportives me passionnent. J’apprécie particulièrement, le contact et les performances des sportifs et des sportives que je croise, au cours des compétitions nationales et internationales pour lesquelles je suis régulièrement accrédité.

Mais je suis aussi amoureux de la nature et j’aime passer du temps dehors à photographier la faune et les paysages… sauvages. Étant donné l’état de conservation de notre planète et la pression exercée sur le monde animal… la tâche n’est pas simple. Mon objectif et la meilleure des récompenses, c’est de réussir à photographier la faune sans même se faire remarquer ou de profiter d’un paysage sans le souiller.

La photo ne doit pas être un prétexte à imposer sa présence et primer sur tout le reste. J’essaye d’appliquer cette méthode, que ce soit en photo de nature ou animalière et même lorsque je fais de la photo de sport. Le respect des sportifs, de la faune et de l’environnement est ma première priorité. Je préfère me faire tout petit, ce qui correspond à mon caractère, quitte à louper de bonnes occasions de faire des photos.

Au moins, quand je réussi à prendre une belle image, je l’assume à 100% et c’est encore plus valorisant pour moi.

Au-delà de la photo, j’apprécie de passer du temps en extérieur et dans la nature plus particulièrement, je pense que c’est un besoin vital que l’on a toutes et tous en nous. Dès que je n’ai pas le moral, même si, comme tout le monde, je ressens moins l’envie de sortir de mon cocon, il suffit que je passe une journée en extérieur à me concentrer sur la photo pour « revenir à la vie ». La nature a ce pouvoir et il serait dommage de ne pas en profiter.

Dans la notion de nature, j’englobe tout ce qui touche à la photo de paysage et l’astrophoto. Photographier une montagne, un torrent ou la Voie Lactée, pour moi c’est pareil. Tous ces éléments font partie de ce qui m’entoure et de la nature.

Conseils/astuces pour photographier

Pour photographier la nature, que ce soit des paysages, la faune ou la flore, le meilleur des conseils c’est de passer du temps dehors à observer. Il faut aimer ses sujets pour avoir envie de les suivre et de les magnifier, donc si on reste devant son ordi ou engoncé dans son canapé, ça ne marche pas.

Il faut prendre du temps et essayer de trouver sa propre manière de voir les choses pour la retranscrire en photo. Photographier un paysage n’est pas techniquement très difficile, de même lorsqu’il s’agit d’un animal sauvage ou d’une simple fleur. Mais apporter sa propre vision, capter des ambiances, aborder et mettre en valeur son sujet… tout ceci est bien plus ardu et c’est là-dessus qu’il faut, à mon avis, se concentrer.

Bien sûr, pour avoir une belle image il faut souvent une belle lumière, donc je pense qu’il est intéressant de privilégier les lumières les plus belles du matin et du soir. Il ne faut pas non plus désespérer de ne pas réussir ses photos, avec du travail et de l’envie, on fini par renverser des montagnes. A mes yeux, ce qui compte le plus, c’est de passer un bon moment dans la nature et si je réussis en plus à ramener une ou deux bonnes photos… c’est juste génial !

Attention aussi à ne pas trop se laisser influencer par les millions d’images déversées sur les réseaux sociaux, qu’on l’on visionne bien souvent en tout petit depuis un smartphone. Il y aura toujours meilleur que soit, mais il ne faut pas se miner le moral pour autant. Ce qui compte c’est d’apprécier ce qu’on fait, d’y prendre du plaisir et d’avoir envie de partager sa vision des choses avec d’autres personnes. Le reste… il faut le laisser de côté !

Matériel photo dans le sac

Dans quel sac ? 😊

J’ai plusieurs sac photo en fait, pour diverses utilisations. Mais dans les faits, j’en ai surtout deux, un pour photographier en mode léger et un autre pour des utilisations un peu plus lourdes. Quand je photographie du paysage, je suis heureusement pour moi en mode léger et j’ai mon petit sac Manfrotto (marque dont je suis un des ambassadeurs) dans lequel je mets mon seul appareil photo : le Nikon D5. J’y ajoute mon optique fétiche pour le paysage, un 24mm Nikon f1,8. Ensuite, ce qui m’accompagne toujours, c’est mon kit de filtre Nisi, quelques chiffons, des lenspen, une télécommande pour déclencher à distance, une batterie de rechange au cas où, même si avec le D5 une seule batterie est bien suffisante et c’est à peu près tout.

Cet ensemble me permet d’être mobile et efficace pour ce que je fais et je ressens de moins en moins le besoin d’amener du matériel supplémentaire sur le terrain. Parce que j’ai aussi un Nikon 14-24mm f2,8 que je n’utilise que très peu…

Éventuellement, je peux prendre aussi mon objectif macro Nikon 105mm f2,8 en plus du 24mm, mais généralement je dissocie bien ce que je veux faire en photo et je ne prends pas plus d’objectifs que nécessaire. Donc si je pars faire de la macro, je ne prends pas les filtres, ni le 24mm et tant pis si je loupe une photo de paysage exceptionnelle. Il faut faire des choix !

Bien évidemment, quand je fais de la photo de paysage, j’ai toujours avec moi un trépied et là aussi j’ai une version lourde avec un Manfrotto 055 et une plus légère avec un Befree, tout dépend du terrain et des conditions de prises de vues. Si c’est un terrain compliqué et avec des conditions climatiques qui le sont tout autant, là je prends le « gros » trépied, sinon un petit Befree peut faire l’affaire, même avec mon gros boîtier photo.

Maintenant, si je pars faire de l’animalier (ou du sport), j’emporte avec moi un plus gros sac Manfrotto ainsi que mon objectif préféré, le Nikon 300mm f2,8. Et c’est tout ! Mais c’est déjà pas mal.

Après, si je fais de l’animalier, généralement je prends aussi mon affût et de quoi m’assoir, ce qui est plus compliqué à trimbaler que le matériel photo lui-même. Et surtout ça ne rentre pas du tout dans un sac photo et c’est bien dommage. 😊

Ton meilleur souvenir photo

Là de suite je pense surtout à un souvenir récent en photo de sport avec le record du monde de Kévin Mayer en décathlon. C’est probablement un truc qu’on ne vit qu’une fois dans une vie. 😊

Mais en photo de nature ou animalière, j’ai vraiment énormément de bons souvenirs et de belles choses en tête. Rien qu’en revoyant mes photos, je peux me replonger dans les ambiances vécues sur le terrain. Désormais, je construis même certains de ces souvenirs avec mes élèves en formation photo et ça donne des choses très fortes et prenantes. Rien que de l’écrire j’ai plein de souvenir qui affluent et des tas de choses différentes.

Mais la première fois où j’ai photographié un martin-pêcheur, c’était un moment assez fort, surtout que je lui « courrait » après depuis plus de 6 mois avec que des échecs… J’ai dû l’apercevoir une ou deux fois seulement, de loin et je n’étais même pas sûr à 100% d’avoir identifié le bon oiseau… Mais quand il s’est posé sur une branche à quelques mètres de mon affût et qu’il était pile au bon endroit et au bon moment avec une lumière sympa, je peux garantir que mon cœur battait très fort.

En photo de nature, je pourrais citer pas mal de moments différents, mais peut-être que la première fois où j’ai vu une aurore boréale puissante, restera gravé longtemps dans ma mémoire. C’était en Islande, au milieu de nulle part et totalement imprévu vu la météo annoncée… Mais en persévérant et avec un peu de réussite, j’ai pu profiter de ce magnifique spectacle pendant de longues minutes. J’ai vécu tout un voyage sur cette île qui m’a encore plus confirmé que la photo de nature c’est quelque chose qui est fait pour moi.

J’ai même donné un second prénom islandais à ma fille de 2 ans, c’est dire si ce voyage m’a marqué. 😊

Prochain projet

J’ai toujours des tonnes de projets en tête ! Il y a des choses de longues dates et d’autres plus récentes. Mais souvent c’est une idée de dernière minute qui passent devant tout le monde.

Dans les gros projets prévus et annoncés sur mon blog (entre autres), il y a la réalisation d’un livre d’art sur la photo de nature pour 2021. Maintenant, ayant connu ces derniers temps des soucis persos, je pense que ce projet ne verra pas le jour en 2021 et peut-être même jamais…

Mais l’envie est là et si le budget suit à un moment donné, je me lancerai ! J’ai déjà posé quelques pierres à l’édifice et je suis convaincu d’avoir envie de tenter cette aventure un jour où l’autre, donc il n’y a plus qu’à !!!

D’avoir écrit mon premier livre sur la photo de sport en 2019, m’a confirmé que j’étais capable de faire des choses en ce sens-là et ça m’a donné d’autres idées de livres. L’avenir nous dira si c’était du one shot ou si je pourrais mener à bien un ou plusieurs projets dans ce domaine.

Sinon mon autre gros projet déjà en cours, c’est de réussir de vivre de la formation photo, c’est déjà en partie le cas, mais il me faut atteindre un palier de plus pour rendre cette activité viable à moyen et long terme… Mais ça progresse petit à petit, c’est une question de temps surtout.

Un mot pour la fin

Et bien merci pour l’invitation et bravo pour votre travail à tous les deux et vos photos que j’admire. On a eu un bon contact (avec Nicolas) pendant mon concours des Playoffs de la photo et ça s’est poursuivi après encore, donc c’est génial !

Il n’est pas toujours simple de trouver dans notre domaine de la photo des gens aptes à partager des infos et à discuter sans réserve. Donc quand on en tient, il ne faut pas les lâcher 😊.J’espère surtout que cette interview aura plu aux lecteurs et s’il y a des curieux qui veulent venir voir un peu ce que je fais, même si je suis moins bon que mes hôtes, ce sera avec plaisir. 😉

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