bugermenu menu

Interview : David Bouscarle

Retour aux articles
Accueil  •  Interview photographe  •  Interview : David Bouscarle

Ce mois-ci, nous donnons la parole à David Bouscarle, photographe natif du sud de la France. C’est d’ailleurs le célèbre Mont Ventoux qui reste pour lui une source inépuisable d’inspiration qu’il essaie sans cesse de travailler pour échapper au flot d’images uniformes et incessant.

Peux-tu te présenter ?

Bonjour à tous !

Dans un premier temps, je tiens à remercier chaleureusement Renardo et Puffinou de m’accorder cette interview. Je me nomme David Bouscarle, j’ai 40 ans, j’habite à Carpentras au pied du Mont Ventoux, je suis auteur photographe, et je suis évidemment passionné de photographie, mais aussi de vidéo et d’illustration (et de pleins d’autres choses…)J’ai habité les dix premières années de ma vie à Arles et je suis ensuite revenu vivre dans ma région natale qui est le Luberon dans le Vaucluse.

Après avoir travaillé une vingtaine d’années dans le domaine de la métrologie industrielle, je suis actuellement en pleine reconversion professionnelle, je passe en ce moment même une licence professionnelle de Designer Web, et début Février prochain, j’intégrerai l’école Epitech pour une année de spécialisation en développement Web.

Je commence réellement à m’intéresser à l’image à partir de mon adolescence, mais dans un premier temps, c’est la vidéo qui est prépondérante par rapport à la photographie, j’ai d’ailleurs récemment retrouvé mon premier filtre ND que j’avais bricolé avec des lunettes de soleil… À cette époque, Je filme mes amis skater ou en BMX et je réalise de petits courts métrages.

À la naissance de mon premier fils, j’investis dans un bridge et je commence tranquillement mon exploration photographique. Étant depuis tout petit sensible à la nature et à la vie sauvage, je me dirige assez vite vers la photo de paysage même si les premières années de ma courte vie en milieu urbain me rattraperont assez vite…En 2006, je déménage à Carpentras et je me retrouve au pied du Mt Ventoux, il est depuis et sans épuisement mon ‘spot’ de prédilection, même si j’ai pu depuis amplement voyager, il reste pour moi une source intarissable d’inspiration.En 2013, j’investis dans du matériel un peu plus sérieux et je m’inscris en tant qu’Auteur Photographe en 2015.Par la suite, j’ai pu visiter tout un tas de pays merveilleux et j’ai pu travailler avec énormément de collaborateurs tels que magazines, éditeurs et agences de communication.

Sujet de prédilection ?

J’ai toujours aimé la photographie dans sa globalité, architecture, macro, reportage mais clairement, la photographie de paysage est et restera mon sujet de prédilection, c’est tellement subjectif, impalpable et en mutation constante que je ne pourrais jamais m’en lasser, mais… Depuis quelques temps, je ressens comme un ras le bol qui provient d’une certaine surenchère que je constate sur les réseaux sociaux et j’avoue que je commence à m’agacer de voir ce triste tableau, ça m’inspire peu et je trouve que ça n’est pas une bonne chose pour la photographie de paysage en général, cela crée une sorte de production uniforme et sans réelle valeur artistique ajoutée, j’essaie de me sortir de cette dynamique en ce moment. Même si ça paraît assez prétentieux, ça ne l’est pas… Il y a tellement de possibilités et de photographes talentueux et originaux sans aucune renommée que cela a tendance à m’énerver…

Depuis, je publie assez peu mais reste toujours très productif, j’explore d’autres possibilités en numérique mais aussi et en particulier en argentique, je pense que ce processus est indissociable du photographe, se renouveler afin de retrouver l’inspiration, son inspiration…

As-tu des conseils pour ce type de photographie ?

J’aurais 3 principaux conseils à donner :

  • Apprendre : Pour moi, il faut dans un premier temps se forcer à apprendre les rudiments de la photographie et la technique pour pouvoir s’affranchir de tout cet aspect sur le terrain afin de laisser place à la créativité et à la construction de son image.
  • Observer : Une erreur que j’ai faite pendant très longtemps… Rester rivé, l’œil dans mon viseur. Je sais que ça peut paraître très frustrant quand on arrive sur un lieu magnifique, avec une lumière digne d’un épisode du Seigneur des anneaux, mais il faut absolument se poser quelques minutes, s’inspirer du lieu, lire le terrain, appréhender la lumière, la météo et observer…
  • Créer : C’est là toute la quête éternelle, dans un premier temps reproduire, puis passer le cap, et trouver sa patte artistique, en composition, à la prise de vue, en traitement. Faire ce que l’on a vraiment envie et éviter de s’enfermer dans une ligne de production lambda et sans originalité.

Que trouve t-on dans la sac photo de David ?

Je suis équipé d’un boitier Sony Alpha 7RIII, sa résolution et sa dynamique sont assez incroyables et sont également un avantage indéniable pour la photographie de paysage. Son poids très contenu est aussi un atout, en particulier quand on un sac de 20kg sur le dos pendant 3 jours en montagne…

Côté objectif, mon sac est en pleine mutation mais je garde toujours une optique fixe ultra grand angle très lumineuse, un zoom grand angle type 16 / 35 et un zoom téléobjectif type 70 / 200. J’amène depuis peu quelques objectifs fixe à grande ouverture comme le très bon 85 f/1.8 de Sony, son rendu est tout à fait excellent et cela m’ouvre de nouvelles possibilités surtout en forêt et en montagne. Je lorgne sur un plus gros téléobjectif genre 100 / 400 qui je pense me serait très utile en montagne.

J’ai forcément un trépied, j’en ai même plusieurs en fait, mais je prends continuellement mon trépied SIRUI en carbone, c’est un bon compromis entre stabilité et légèreté, son rapport qualité prix est aussi très bon…J’ai toute une batterie de filtre ND, GND et CPL en partie de la marque NISI, ils sont très qualitatifs et n’ont quasiment aucune dérive colorimétrique.J’ai trois sacs, dont deux de la marque F-Stop, je m’en sers essentiellement pour les grosses sorties en montagnes ou en voyage, ils sont conçus de manière ingénieuse et laissent plusieurs possibilités dans leurs configurations.

Ton meilleur souvenir photo

Il y en a tellement… Le plus proche étant cette nuit et cette matinée passées en solitaire proche d’un refuge bien connu des Écrins.

Tout semblait jouer contre moi, la météo, la lumière, la porte du refuge fermé… J’ai tout de même décidé de rester sur place et de dormir dans ma tente. Bon… Les bivouacs à plusieurs en été c’est cool… Mais en solitaire, en automne, à 2600m d’altitude, avec le glacier qui craque toutes les 5 min, avec la pluie, enfin, j’avoue que ça m’a maintenu dans une certaine ambiance. Au petit matin, tout semblait bouché puis finalement, j’ai eu une fenêtre d’une heure complétement dingue où tout était réuni, lumière, ambiance, lieu…

Je pense que ce sont pour ces moments si particuliers et uniques qu’on tombe peu à peu accro à la photographie de paysage, on se sent privilégié et en quelques sortes récompensé…Finalement dans la matinée, un membre de la FFCAM (Fédération Française des clubs Alpins et de Montagne) a surgi de nulle part et m’a ouvert le refuge, je n’en revenais pas… J’y suis resté deux jours de plus…

Prochains projets ?

Deux projets importants vont rythmer ces prochaines années, premièrement, je vais tenter d’allier mes récentes études avec la photographie, le projet ultime étant de proposer des sites web armés des technologies récentes avec du contenu photographique et vidéo qualitatif, je pense que dans un premier temps je me dirigerai vers du salariat de base et je verrai dans quelques années si je serai capable de voler de mes propres ailes.

Deuxièmement, retour progressif à la vidéo. Je suis justement en train de remplacer mon parc optique dans ce but, j’ai trois projets en cours dont deux à long terme et un qui prendra fin au terme du printemps prochain.

Un mot pour finir ?

J’apporte une attention toute particulière aux lieux et aux paysages que j’explore.Force est de constater qu’il manque encore énormément de respect envers la nature et que le comportement de certains est vraiment inacceptable.

Alors, je sais très bien que ce discours est assez redondant, mais si nous voulons continuer à photographier les merveilles que la nature nous propose, il nous faut faire un effort et remettre en cause plusieurs choses déjà établies depuis trop longtemps, respecter les lois en vigueur des parcs, consommer autrement, simplement récupérer ses détritus, la liste est longue…

Retrouvez tout le travail de David et son actualité via Facebook , Instagram mais également sur Behance.

Renardo & Puffinou utilise des cookies sur ce site. Avec votre consentement, nous les utiliserons pour mesurer et analyser le site (cookies analytiques).