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Interview : Clément Coudeyre

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Islandais d’adoption depuis quelques années, il parcourt notre globe en quête de lumières épiques et de paysages iconiques. Nous accueillons le plus français des islandais, Clément Coudeyre alias  » The Lucky Wanderer « 

Peux-tu te présenter ?

Bonjour à toutes et à tous et merci à Renardo et Pufinou pour l’invitation ! Je m’appelle Clément Coudeyre et je suis passionné par la photographie de paysage depuis quelques années maintenant.

L’aventure commence en Auvergne, où j’ai grandi, touchant comme beaucoup d’entre nous « un peu à tout  » au début, puis comprenant très vite que pour s’améliorer il fallait faire un choix. La réflexion fut de courte durée, c’est dans la nature que je me sentais le plus à l’aise, appareil photo en main. S’ensuivent des courtes nuits à capturer les étoiles et profiter des lumières matinales autour des nombreux lacs que ma région héberge.

Très vite, l’appel de la route se fait entendre. Après avoir été commercial quelques années, je fais mon sac à dos et décide d’explorer plusieurs pays d’Europe en auto-stop. Au fil des voyages, le matériel photo prend de plus en plus de place dans le sac et dans mes journées! France, Espagne, Écosse, Islande… Je décide en 2016 de sauter dans un avion direction le pays du Seigneur des Anneaux : la Nouvelle-Zélande. Je passe un an là-bas et découvre la « van life », ma maison sur quatre roues me permet de profiter photographiquement de ce pays comme il se doit.

En revenant de l’hémisphère Sud, je redécouvre l’Islande une deuxième fois sans encore savoir que cette île arctique deviendra mon camp de base pour les prochaines années. Je vis les hivers sous les aurores boréales depuis trois ans maintenant et profite du reste de l’année pour découvrir, parcourir, photographier de nouveaux paysages.

Domaine, sujet de prédilection

La photographie de paysage « pure et dure » si on peut appeler ça comme ça! Blague à part, je suis beaucoup inspiré par cette vague de photographes américains apparue ces 15 dernières années : Marc Adamus, Ted Gore, Alex Noriega et bien d’autres.

Longtemps obsédé par les couchers et levers de soleil, j’ai petit à petit appris à apprivoiser d’autres lumières et également ouvrir mon esprit en terme de compositions, de choix de sujets : la bonne photo n’est pas toujours là où on l’attend.

Conseils/astuces pour shooter ce type de sujet

Je pense que comme dans n’importe quel domaine artistique il est important dans un premier temps de maîtriser la technique pour pouvoir s’exprimer (utilisation du boîtier, règles basiques de compositions, post-traitement…)

Il est également  primordial de prendre le temps : quand un endroit me plaît avant même de sortir le reflex du sac, j’observe et j’analyse ce qui m’attire dans ce paysage. Ensuite, je me balade appareil photo en main et essaie plusieurs compositions à main levée. Enfin, je sors tout l’attirail, trépied, filtres, pour perfectionner la composition choisie et attendre la bonne lumière.

Avec un peu d’entraînement, les compositions seront de plus en plus évidentes et cette routine pourra être exécutée en très peu de temps (utile quand « le réveil a sonné en retard » pour photographier le lever du soleil!).

Matériel photo dans le sac

Pour être honnête, c’est une partie de la photo qui ne m’a jamais vraiment passionné!

Je vois le matériel comme un outil que je ne dois pas être effrayé de casser car je me retrouve souvent dans des positions délicates pour obtenir une composition que me plaît! De plus, le fait d’avoir beaucoup voyagé « en sac à dos » m’a forcé à garder le strict minimum pendant longtemps, poids oblige!

Aujourd’hui, j’ai un D610 qui me suit depuis le début de mes aventures, qui a résisté à de multiples vagues en bord d’océan, randonnées humides et quelques chutes… Son grand frère le D810 est venu compléter le sac il y a quelques temps maintenant.

Concernant les optiques, j’aime beaucoup travailler à l’ultra grand angle, le 12mm 2.8 de chez Laowa est quasiment toujours vissé sur l’un des deux boîtiers. Pour le reste, c’est du Nikon : 18-35mm, 24-70mm, 50mm, 70-200mm. L’une des raison de l’utilisation de ces optiques  qu’il est possible d’utiliser le porte-filtres 100 mm NiSi sur chacune d’entre elles, système que je privilégie.

Ton meilleur souvenir photo

Choix cornélien !

Je pourrais sûrement parler de notre chasse à l’éclipse ensemble à Oman en décembre dernier mais je sais que tu as déjà de jolis articles à ce sujet. Il parait que les plus belles galères font les beaux souvenirs alors je vais plutôt parler de ces quelques jours dans le Parc Provincial d’Assiniboine au Canada!

Avec l’ami Benoit Malausséna, nous avions décidé de passer quelques jours à explorer cette zone au début de l’automne 2018, un bon 30kms nous séparait de la route principale. En arrivant, l’automne est bien là, les mélèzes sont colorés à souhait ! En soirée, la neige arrive et ne s’arrêtera pas de tomber pendant les 48h suivantes.

Impossible de voir les paysages qui nous entourent, la patience est notre seule option. Deux jours plus tard, nous apercevons enfin les étoiles et les montagnes qui nous entourent : nous sommes seuls au monde et jusqu’à un mètre de neige est tombé à certains endroits! Le spectacle est aussi indescriptible qu’inattendu et la redescente sera évidement beaucoup plus longue et fatigante que prévu! Ci-dessous, la vue lors de notre dernière matinée là-haut !!

Prochain projet

2020 comme pour beaucoup est l’année de l’adaptation et de l’improvisation. Certains projets professionnels ont été annulés ou reportés.Pour le moment je reste en Islande et les glaciers m’attirent… Ils seront sûrement l’objet d’un travail photographique à terme. J’ai également fait l’acquisition d’un drone il y a peu et commencé un projet au dessus des rivières islandaises que vous pouvez retrouver sur mon site internet.

Un mot pour la fin

J’aimerais juste rappeler à toutes les amoureuses et tous les amoureux de photographie de paysage l’importance de prendre soin de la planète terre. Nous sommes au premier rang et c’est à nous de montrer l’exemple! Je pense à l’Islande, la Nouvelle-Zélande ou au Canada où l’accès à certains sites est limité, balisé… Respectons Dame Nature, n’outrepassons pas, ces barrières sont là pour une bonne raison.

Je pense également à notre façon de voyager et de consommer, soyons responsable autant que possible ! Merci encore de m’avoir donné l’occasion de partager mes passions pour la nature et la photographie. Continuons de nous extasier devant la beauté de la planète bleue sans oublier de réfléchir à sa conservation!

Retrouvez tout le travail de Clément et son actualité via les réseaux sociaux Facebook, Instagram et sur son site internet.

 

 

 

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